"Loisel, à l'ombre de Peter Pan" - carnet de bord
par Christelle Pissavy-Yvernault

Vendredi 7 juillet

Je pensais sincèrement pouvoir terminer mon livre jeudi soir, la veille de la reprise de mon travail mais tout ne se passe pas toujours comme on le voudrait. Il me reste encore à voir avec Gibrat et Pierre Dubois les corrections de leurs chapitres. Cela se fera sans doute en début de semaine prochaine. Il le faut en tout cas car mardi je vais chez Vents d’ouest et ils comptent sur moi pour leur remettre tous les textes finis….

Il me restait deux chapitres à corriger avec Loisel et la première chose qu’il a faite hier en arrivant à son atelier à été de noter ses corrections. Décalage horaire oblige, on a commencé à les travailler très tard ensemble. On a passé près de trois heures au téléphone à modifier certaines phrases, certains mots. Quand j’ai raccroché, il était 2 heures du matin. Youpi. Je lui ai flingué sa journée de travail, il a flinguée ma nuit. Ca s’appelle reculer devant rien pour finir dans les temps.

Mercredi, j’ai passé ma journée à retranscrire l’entretien avec Pierre Dubois. En l’écoutant parler du travail de Régis, j’ai compris quelque chose sur ma manière de travailler. Comme Régis, et comme bien d’autres d’ailleurs, je fais partie de ceux qui improvisent. A chaque fois que j’ai commencé un chapitre, je ne savais que deux choses : son thème, et la première question. Après, je me laissais porter par les réponses qui fatalement amenaient de nouvelles questions que je n’aurais jamais pu prévoir. Cette façon de faire permet de dériver sur des sujets imprévus mais qui ont tout autant d’importance. C’est grâce à ça que j’ai réussi à le faire parler vraiment. Il y avait un espace de liberté pour le faire et il ne s’en est pas privé. Cette façon de faire est cependant très fatigante car elle demande une concentration optimale pour rebondir sur la bonne idée, ne pas la laisser partir. Mais on ne peut pas rebondir sur tout, sous peine de perdre le fil de l’entretien ; c’est justement là qu’interviennent ces fameuses questions raccords, celles qui viennent en cours de retranscription. La moitié des entretiens avec Régis s’est d’ailleurs faite au téléphone, avec ces fameuses questions qui nous ont emmenés encore plus loin. L’apport est de taille, vous verrez.

Pour l’heure, je suis tout de même satisfaite de moi car j’ai écrit tous mes textes, de l’avant propos à l’épilogue, en passant par les remerciements, l’annonce de vente aux enchères, les textes introductifs aux chapitres, ma dédicace… Plein de petits textes qui nécessitent une mise en condition à chaque fois. Comme leur rédaction se fait assez rapidement, en une journée je me suis donc remis dans un autre état d’esprit environ 12 fois. C’est intensif. Imaginez que vous deviez écrire douze lettres à douze personnes très différentes. Ca crève ! Mais bon, une bonne chose de faite car justement, c’est souvent sur ces dernières petites choses qu’on cale, en se disant que c’est trois fois rien et qu’on le fera plus tard. Maligne, je ne suis pas tombée dans le piège. Hé ! Hé ! Hé !

Par contre, je suis tombée dans un autre piège que je n’avais pas vu venir et là, je le paie très cher : il s’agit des dessins des fées Clochette. Mardi, j’ai fait les comptes : alors que les délais sont très courts et que dans trois semaines la maquette est terminée, je n’avais que 8 dessins sur les 16 prévus ! Pendant ces deux jours, j’ai battu le rappel de mes troupes, catastrophée.

Tout devrait finalement bien se passer. Je ne sais pas s’ils seront tous en mesure de trouver le temps de faire leur dessin dans les temps mais au moins on aura essayé.

Dans une heure je pars travailler – c’est ma rentrée à moi aujourd’hui – et je n’ai pas le cœur léger.
Dès que j’ai terminé mes textes, promis, vous serez les premiers à le savoir.

A bientôt,

Ch.

 

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